Une légère brise s’infiltre à travers la viscose de sa robe d’été. Il fait déjà très chaud pour un mois de mai. Avide de découvertes et d’histoires, elle arpente les rues pavées de Séville, hume à pleins poumons la délicieuse odeur des orangers du palais d’Alcatraz. Ses yeux photographient chaque endroit de cette ville aux couleurs chaudes, vitaminées et à l’architecture si riche et singulière.

Au détour d’une rue, elle entend une musique. Elle s’approche et découvre un homme en costume de campero et une femme dans la traditionnelle robe rouge des danseuses de flamenco. Il tient dans ses mains une guitare blanche et joue avec énergie l’air célèbre de Carmen Linares, « como el agua ». Elle, l’accompagne au chant et bas la mesure avec ses souliers noirs. Elle tient d’une main la jupe de sa robe qu’elle s’amuse à faire virevolter sur chaque temps fort de la musique rythmée. 

Elle s’arrête un instant pour profiter de ce spectacle puis reprend son exploration.

Elle n’est là que depuis quelques jours et pourtant elle s’y sent déjà bien, détendue, emplie d’une nouvelle énergie. Cette ville lui ressemble, passionnée, surprenante.

Elle se dit que oui, elle a eu raison de venir vivre ici.